Héloïse, élève-ingénieur en ECAM Arts & Métiers, a souhaité découvrir le Liban lors de sa mobilité académique en 4e année et a intégré l’Université Saint-Joseph de Beyrouth en janvier 2021, malgré la crise économique actuelle et un contexte compliqué. Elle nous raconte cette expérience, qui l’a profondément marquée !
J’ai toujours été attirée par le Moyen-Orient, par sa culture, son histoire et sa manière de vivre. Il regorge de sites historiques et de richesses culturelles. L’accueil chaleureux réservé aux étrangers, et plus particulièrement aux français était un argument de plus pour partir ! Je voulais apprendre à connaitre ce pays, et me faire mon avis sur une région parfois décriée.
Depuis l’explosion du 4 août 2020, qui a détruit une partie des quartiers de la capitale, le pays est en forte crise économique. Avant de partir, la Direction des Relations Internationales de l’Ecole m’a alertée sur ces difficultés et ma famille, un peu inquiète, a essayé de me dissuader, mais j’ai maintenu ma décision et j’ai décollé pour le Liban début janvier 2021 afin de réaliser un semestre académique à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth. Je n’ai jamais regretté ce choix, bien au contraire.
Le premier mot qui me vient à l’esprit, c’est humanité. Le Liban traverse l’une des pires crises de son histoire. Pourtant, au milieu de toutes ces difficultés et tragédies, les Libanais restent chaleureux et bienveillants. Ils ont à cœur de faire découvrir leur pays.
Je suis arrivée seule mais j’ai rapidement pris contact avec un élève de l’université à qui j’ai envoyé un message. 48h après, il m’a emmené dans les montagnes autour de Beyrouth, m’a fait découvrir des spécialités culinaires et m’a fait visiter la ville. J’ai été agréablement surprise par cette générosité, mais il ne s’agissait pas d’une exception : elle était tout aussi présente chez les autres étudiants. Les cours ont eu lieu en distanciel, crise sanitaire oblige. J’angoissais un peu face à cette situation mais dès les premiers cours, j’ai reçu de nombreux messages de la part de mes camarades de classe, pour me proposer de l’aide, pour m’expliquer des choses que je n’avais pas comprises.
Je garderai aussi en mémoire les paysages incroyables que j’ai pu voir. Le Liban est un tout petit pays. Pourtant, il contient une impressionnante diversité de paysages : campagnes, montagnes, mer, forêts… Les villes sont également très différentes et tellement riches culturellement !
En plus de ma formation sur place, j’ai pu m’engager dans l’ONG « Offre joie » qui œuvre pour la reconstruction des quartiers détruits par l’explosion. Cette association est à l’origine de plus de 80% des reconstructions effectuées depuis le drame. Grâce à des volontaires de tous pays, elle réhabilite les immeubles et rend aux familles les appartements perdus. Le travail était épuisant, mais la bonne humeur toujours au rendez-vous.
Je me suis également rendue dans le nord du Liban, dans les quartiers de réfugiés Syriens ayant fui la guerre. L’immense pauvreté et les conditions de vie m’ont vraiment choquée. Nous apportions aux familles des colis de première nécessité, contenant de la nourriture et des produits d’hygiène. J’ai constaté à quel point les familles étaient démunies mais pourtant, lorsque nous arrivions, chacune d’entre elles nous proposait à manger.
J’ai été profondément marquée par tout ce que j’ai pu voir. Et sans minimiser les grandes difficultés que vit une partie de la population, je considère le Liban comme un petit paradis.