Hubert MULIN a soutenu sa thèse le 23 Mai 2012 à Arts & Métiers ParisTech Cluny sur l’étude de l’évolution chimique et microstructurale lors de la consolidation par frittage d’un alliage d’or 18 carats après mise en forme par injection de poudres métalliques. Ce travail a été codirigé par Philippe Jacquet et Delphine Moinard. Les Industriels et Universitaires membres du jury ont unanimement souligné la qualité du travail effectué, la clarté de la présentation ainsi que la justesse et la pertinence des réponses aux questions. La société impliquée dans cette étude a demandé à ce que le manuscrit soit classé confidentiel pendant 10 ans, le temps pour elle de convaincre des partenaires financiers et de mettre en place l’industrialisation du process ; nous verrons donc très probablement apparaître sur le marché des pièces en or réalisées via ce procédé dans les prochaines années.
Interview d’Hubert MULIN (ECAM 2008), premier docteur du laboratoire Matériaux de l’ECAM Lyon.
Quel est votre parcours ?
J’ai suivi la formation ECAM d’ingénieur généraliste et ai été diplômé en 2008. J’ai réalisé en parallèle de ma dernière année de cycle ingénieur, un master recherche en sciences des matériaux avec le centre Arts et Métiers Paristech de Cluny (anciennement ENSAM).
Sur quoi porte votre travail de thèse ?
Ce travail porte sur la mise au point du procédé MIM appliqué à l’or 18 carats. Même si le procédé MIM est relativement bien connu pour sa capacité à mettre en forme différents types d’acier au nickel ou acier inox, il a fallu comprendre et maîtriser les divers aspects du procédé notamment l’étape de frittage. Une fois l’impact des différents paramètres quantifié, il a fallu optimiser chacun de ceux-ci pour arriver à confectionner des pièces en or, acceptables pour l’industrie du luxe.
Votre travail s’effectue-t-il en relation avec une entreprise ?
Ce travail s’est déroulé avec l’entreprise Alliance basée à Saint-Vit (Doubs). Cette dernière a financé ce sujet car elle dispose de nombreux débouchés notamment dans les domaines de l’industrie du luxe : horlogerie et joaillerie. Alliance réalise déjà de nombreuses pièces pour différents clients comme Cartier, Breitling, etc…
Vous êtes le tout premier docteur du laboratoire Matériaux de l’ECAM, que ressentez-vous ?
Je ressens d’abord beaucoup de fierté d’être arrivé jusqu’au bout des objectifs que l’entreprise avait fixés. J’ai beaucoup appris durant cette thèse, notamment en rencontrant des professeurs de différentes universités dans le monde lors de congrès internationaux. Cela a été l’occasion de discuter, de confronter des idées et des points de vue, de prendre du recul dans un travail qui est très prenant. Ce qui n’est pas toujours facile ! Je suis aussi très reconnaissant à tous les gens que j’ai pu côtoyer durant cette thèse, chacun ayant pu m’apporter une part du soutien nécessaire à l’accomplissement de mon travail. Je pense à ma famille bien sur, mais également aux amis, aux collègues de travail aussi bien dans l’entreprise qu’au laboratoire. Quant au fait d’être le premier docteur en Matériaux à l’ECAM Lyon, je ne fais qu’ouvrir une voie. J’ai pu assister à la soutenance d’Alexis VAUCHERET, lui aussi diplômé en 2008 qui est désormais docteur tout comme moi. Nous sommes tous deux les premiers, j’espère que nous ne serons pas les derniers.