Ce n’est peut-être pas du ressort d’une école de réagir face aux récents évènements d’actualité, d’autant plus lorsque cette école est privée, qu’elle porte le mot « catholique » dans son nom tout en étant apolitique et aconfessionnelle du fait de son statut de Fondation Reconnue d’Utilité Publique.
Mais peut-être que ce sont ces trois mêmes raisons qui poussent l’ECAM Lyon, d’ordinaire très discrète, à prendre la parole aujourd’hui.
Parce qu’aujourd’hui particulièrement, elle est convaincue de la pertinence de ses valeurs humanistes. Parce que la solidarité et la fraternité qu’elle porte depuis son origine et tout au long de son Histoire doivent être vécues au quotidien, pleinement, intensément. Parce qu’il est urgent de faire valoir l’engagement collectif, l’attention aux autres et la bienveillance.
L’extrait de l'allocution du Frère Alvaro du 24 juin 2000 à l'occasion du centenaire de l'ECAM Lyon ci-dessous, résume parfaitement l’ambition de l’ECAM Lyon et résonne aujourd’hui pour nous avec d’autant plus de sens. Je tenais, chers élèves, chers parents, chers diplômés, chers partenaires, à la partager avec vous tout particulièrement.
Didier DESPLANCHE, Directeur Général ECAM Lyon
« D'abord l'ECAM est née d'une attention, l'attention à l'insertion professionnelle des jeunes dans le monde industriel qui se développe, l'attention à leur offrir la possibilité d'y gagner leur vie et de pouvoir épanouir leurs talents. Cette première attention en implique une autre: le souci que la formation des jeunes soit adaptée aux besoins du monde industriel afin qu'ils puissent y devenir des acteurs compétents, reconnus, responsables.
Ensuite, l'ECAM est née d'une conviction : Le métier d'ingénieur ne se réduit pas à bâtir une carrière en résolvant des problèmes techniques. C'est un engagement d'hommes et de femmes appelés à conduire d'autres hommes et d'autres femmes, à collaborer avec eux, à nouer des relations valorisantes pour tous. Dans cet engagement, se joue un rêve : celui de construire un monde où la fraternité a sa place, comme le dit la devise de la République Française.
La lettre C du sigle ECAM y puise sa pertinence. La prendre au sérieux permet que l'ECAM ne soit pas une école d'ingénieur comme les autres. Dans un contexte de mondialisation, n'oublions pas que catholique signifie universel. Mais, l'universalité dont il s'agit va plus loin et plus profond que celui d'un libre échange économique et culturel qui peut devenir la justification idéologique de la domination du plus fort sur le plus faible.
En fidélité à son origine, pour l'ECAM, inscrire la référence catholique dans son projet indique une ambition que la préoccupation de l'éthique dont on parle beaucoup aujourd'hui ne fait que reprendre sous une forme laïcisée.
Cette ambition est certes de former des hommes et des femmes compétents, entreprenants, imaginatifs, mais aussi des ingénieurs respectueux de l'objectif dernier de toute activité véritablement humaine : la construction d'un monde où chacun peut trouver sa place et apporter sa pierre au bien commun. »