En 2002, juste après avoir obtenu son diplôme d’ingénieur ECAM Arts & Métiers, Antoine Cumin rejoint l’entreprise Lenze. Il y travaille depuis 17 ans et en est aujourd’hui Directeur Général en France. Il nous présente son parcours, ses missions mais aussi ses valeurs et sa perception face à la crise actuelle.
J’ai intégré ECAM Arts et métiers en post-bac, et j’ai fait classiquement la prépa intégrée aux Lazaristes. J’ai beaucoup apprécié mes années d’études, c’était un moment fort de ma vie ! Ce qui m’a le plus marqué à l’ECAM c’est l’esprit de communauté. Je me souviens de liens très forts, entre les élèves mais aussi avec les enseignants. Il y avait beaucoup de bienveillance au niveau de la vie étudiante. Mais on avait tout de même une charge de travail importante et durant le cycle ingénieur on était vraiment dans la partie pratique, dans la mise en application de l’apprentissage et c’était très intéressant.
En somme, c’était un bon compromis : l’apprentissage d’une capacité de travail soutenue mais une formation très humaine ! Et puis l’environnement était vraiment privilégié : le campus en centre-ville avec la vue sur Lyon est très agréable.
Je suis actuellement Directeur Général de Lenze en France. L’entreprise fait partie du groupe allemand Lenze Drive Systems, spécialisé dans les systèmes d’entrainement et d’automatisation. Mon premier rôle est de décliner la stratégie globale du groupe sur le territoire. Je décide de la mise en œuvre locale de la stratégie du groupe, en choisissant par exemple de mettre l’accent sur tel ou tel axe stratégique, selon les spécificités du marché français.
J’ai une projection sur les objectifs à 5 ans de la société. J’organise les équipes pour les réaliser, et notamment le pilotage des responsables de pôles. Je suis en quelques sortes le chef d’orchestre !
J’ai également à cœur de porter, avec mes équipes, les valeurs de notre entreprise, en phase avec notre stratégie. Les valeurs sont la base sur laquelle tout se construit au sein d’une entreprise.
J’ai débuté au poste le plus technique existant chez Lenze : ingénieur d’application. J’ai tout de suite mis à profit ma formation et j’ai pu me rendre compte que les bases techniques obtenues lors de mes études à ECAM Lyon étaient très solides ! Je m’en aperçois même 20 ans après : ce socle technique permet de comprendre l’ensemble des problématiques d’une entreprise au quotidien.
J’ai ensuite évolué petit vers des fonctions commerciales. Cela m’a permis d’acquérir progressivement une vision d’ensemble sur les activités de l’entreprise et de gagner la confiance de mes collègues et responsables, ce qui a facilité mon évolution. Je suis devenu Directeur Général en octobre dernier.
En raison de la crise sanitaire, nous sommes tous désormais en télétravail. On a aussi dû passer en activité partielle, pour réadapter notre activité au business actuel.
Les rapports se font donc à distance, et nous agissons malgré tout pour garder le lien. Dans les équipes, nous essayons d’être au maximum en contact, pas seulement par rapport aux tâches opérationnelles mais aussi pour prendre des nouvelles. Il est nécessaire de garder un lien social, d’autant plus en période de crise : un collaborateur est avant tout une personne.
Nous avons la chance d’avoir des équipes ouvertes et engagées. Par exemple, même s’il n’est pas facile de demander aux salariés de prendre des congés en étant confinés, les équipes ont été compréhensives.
Je pense que nous allons probablement devoir apprendre à vivre et à travailler différemment. Cette période inédite amènera de changements durables dans notre rapport au travail. Déjà, je pense qu’elle facilitera l’accélération de la digitalisation et du télétravail dans les entreprises. Il est probable que nous ayons à travailler avec plus de distance sociale même après le confinement et peut-être sur le long terme : limiter les réunions en physique, les déplacements chez les clients, …
On passe trop de temps au travail pour ne pas l’apprécier !
En sortant des études, on se met souvent une forme de pression en pensant qu’il faut trouver sa voie et ne pas se tromper mais je pense que l’erreur est acceptable. Si on fait un mauvais choix, ce qui importe c’est d’en être conscient, de l’accepter, et de réagir. On peut alors facilement rebondir. Une carrière nous emmène rarement là où nous le pensions au début !